dimanche 4 novembre 2007

Nadja: Thaumogenesis


Nadja est de retour avec un nouvel album « Thaumogenesis ». Le duo canadien, constitué du très prolifique Aidan Baker (écrivain et musicien) et de Leah Bukackareff , nous livre un morceau d’une heure, qualifié par eux-mêmes d’ambiant doom ou de shoegaezer metal.

« Thaumogenesis » débute par une ambiant feutrée intimiste mais soudainement Nadja nous propulse dans monde lourd, métal et profond. Les vagues de guitare s’envolent et une boite à rythme lointaine bat une mesure lente et caverneuse. Le morceau évolue et la basse de Leah Buckareff plombe l’atmosphère. Les sonorités sont sensiblement les mêmes mais on n’a jamais l’impression de « déjà entendu ». La composition se métamorphose imperceptiblement et nous conduit vers des textures à densités variables . Une accalmie après vingt minutes d’écoute nous permet de souffler et de revoir un peu la lumière dans cette ambiance de funérailles. L’univers sonore est alors plus contemplatif et introspectif. La deuxième moitié de la pièce nous conduit dans un monde proche de la rupture. Les strates de guitares et de synthé sont couvertes de riffs saturés lourds, répétitifs et inquiétants. La tension du morceau semble à son maximum.
Le duo nous réserve cependant une fin en apothéose, marquée par des envolées de guitare de toute beauté et des drones laissant une impression de grande réussite au niveau de la composition. La fin est en decrescendo avec des échos de basse qui disparaissent petit à petit dans le lointain.

Nadja, avec ce disque, fait la démonstration de tout l’étendue de son savoir- faire à la guitare/basse et de la maîtrise de la distorsion. Le groupe a réussi à varier les émotions, la tension et de l’intensité du morceau. On se situe à la rencontre des Swans, de Jesu et de Troum. A noter que le mastering a été confié à James Plotkin. Un très bon disque à écouter d’une traite qui marque toute la maturité de la formation et laisse présager une évolution des plus intéressantes.

Nadja Thaumogenesis (Archives records/2007) 600 copies uniquement

jeudi 1 novembre 2007

"Kindertotenlieder" DANSE / CIRQUE / THEATRE - LYON

"Kindertotenlieder"
Gisèle Vienne
Dennis Cooper / Stephen O'Malley / Peter Rehberg
8.9.10 novembre 2007
Pièce visuelle et sonore /



“Kindertotenlieder” évoque l'étrange tradition de certains villages autrichiens où dans un rituel violent, la soirée de la Saint-Nicolas rassemble dans les rues des personnages des Perchten*, venus des enfers et de l'au-delà. Des figures, des masques, la neige qui tombe inlassablement, sur des corps vivants ou inanimés. Comme une longue image qui se déploierait en cérémonie, les corps fantasmés ou réels se confondent... Gisèle Vienne et l'écrivain américain Dennis Cooper interrogent la confusion entre fantasme et réalité lorsqu'ils font irruption dans la sphère collective.
D'une beauté, d'une langueur et d'une violence troublantes.

La rencontre entre Dennis Cooper et Gisèle Vienne a eu lieu en 2004 à l'initative
des Subsistances. Depuis, leur collaboration se poursuit avec "I Apologize" (création aux Subsistances en octobre 2004), "Une belle enfant blonde" (création Avignon 2005).