mercredi 27 février 2008

Compilation "3 Faces of Thalassa "


Le netlabel Earsheltering vient de mettre en ligne la compilation "3 Faces of Thalassa " qui rend hommage à sa manière à la célèbre émission maritime de France 3.
Trente quatre morceaux de musique électronique sont proposés sur les "3 faces" virtuelles de ce disque dans lequel bruits de houle et clapotis résonnent avec des trames et boucles .
On retrouve des groupes connus tels Liquid Sphere, Planetaldol, Final cut, Giscard le survivant...ainsi que de belles découvertes comme Moon, TZII, Jungle is neutral...
Laissez vous donc submerger par cette vague de musique aquatique et éclectique et partez à la découverte de cette perle téléchargeable gratuitement.

v/a- 3 Faces of Thalassa-Earsheltering 2008

3 Faces of Thalassa


earsheltering


samedi 16 février 2008

Angel Kalmukia

J’ai découvert Angel parce que je m’intéresse depuis longtemps au travail de Pan Sonic.Mais Angel n’est pas un projet solo d’un des membres du célèbre duo, c’est la rencontre fructueuse de 3 musiciens nordiques : le finlandais Ilpo Vaisanen de Pan Sonic, l’allemand Dirk Dresselhaus de Schneider Tm ainsi que de l’Islandais Hildur Gudnadottir de Lost of Hildurness.

Ces trois comparses sortent chez Mego leur troisième disque intitulé Kalmukia avec ,en bonus, une pochette dessinée par Ilpo Vaisanen.On est surpris dès la première écoute par le résultat qui ne ressemble à rien de ce qu’on aurait pu attendre de ces trois artistes.


Le disque débute par « Bones in the Sand » qui est une longue plage au relent de Earth dominé par un riff de guitare monolithique et entêtant. On est dans une ambiance désertique avec quelques drones discrets et un violon qui vient assombrir le tableau par un solo inquiétant.

Les trois morceaux suivants constituent un ensemble homogène, une sorte de musique de film sans image.
Kalmukia est le premier acte de cette histoire sonore imaginée par Angel. Cette pièce a une construction étrange. Des trames et d’inquiétantes phrases de violon nous plongent dans un univers sombre, triste et tendu. La pièce évolue peu jusqu’à un arrêt complet de la musique. On bascule alors au plein milieu du morceau, dans une musique électroacoustique, avec des sons concrets, métalliques, des percussions accompagnées de sinus électroniques. Larsen et phrases au violon finiront par clore cette longue plage étrange où musique instrumentale et musique électronique s’accordent dans une plainte chaotique.

On poursuit le scénario par le deuxième acte « Effect of discovery ,test, alarm, catastrophy ».On retrouve les mêmes jeux autour du violon manipulé avec des effets, des échos, des larsens puissants et des sons électroniques qui jaillissent au premier plan pour chercher à exister. Le morceau se poursuit toujours dans cette dualité musique instrumentale/ musique électronique. Les drones vont petit à petit prendre de l’ampleur créant un effet de houle dévastateur. Puis une alarme se déclenche accentuant l’ambiance dramatique pour laisser finalement place au déchaînement des éléments. Le coup de tonnerre final sonne le paroxysme et la fin du morceau.

Heureusement pour nous, « Aftermath the mutation » repart immédiatement dans des mondes plus lumineux, comme si le papillon aux multiples couleurs venait de sortir de sa chrysalide sombre. Le tempo est plus enjoué. Les drones, les envolées de guitares réverbérées et les grésillements nous transportent dans un monde d’immensité. Une belle fin pour un très beau disque.

Une association de musiciens qui viennent d’horizons différents qui fonctionne très bien. Même si j’ai plus de mal avec la première plage, les trois derniers morceaux ont réussi à mettre tous mes sens en éveil. Une rencontre entre deux approches de la musique contemporaine dans laquelle la musique électronique a trouvé toute sa place et n’est pas seulement un élément du décor comme sur beaucoup d’autres disques.

Angel-Kalkumia-Mego 2008

Liens:

Angel

Pan sonic

Schneider Tm

Lost of Hildurness

lundi 11 février 2008

Planetaldol au Coquillage, le 08/02/08

Voici un court extrait du concert de Planetaldol à Blanzy.
Anthony Colas a joué un set aux ambiances variées avec des moments ambiants ainsi que des montées plus noise. On reste toujours dans un univers sombre et torturé. On aurait aimé écouter le concert avec plus de puissance. Un bar est-il vraiment un lieu adéquat pour jouer de la musique ambiante ? Une bonne soirée néanmoins.



samedi 2 février 2008

Merzbow Peace for animals

Je n’aurais pas cru que chroniquer un album de Merzbow soit un exercice aussi difficile. D’une part, à cause de l’importante discographie auquel cet album fait suite et d’autre part parce que l’écoute du disque relève d’une expérience émotionnelle personnelle.

Les émotions produites par cette musique sont variables et dépendent souvent de notre propre état physique et mental. Merzbow préconisait lui même, dans une interview ancienne, de multiplier les expériences en écoutant ses disques à différents moments de la journée et dans des conditions différentes (réveil, fatigue, joie, stress…). Il n’est donc pas rare que la musique du maître de la noise provoque en nous du rejet, que pourrait ressentir le quidam, mais quand les conditions sont réunies cette musique difficile nous submerge pour notre plus grand bonheur. Ceci explique mon rapport compliqué avec cet artiste fascinant et la difficulté que je rencontre aujourd’hui pour écrire cette chronique. On se sent proche de lui comme d’une maîtresse qui nous obsède et nous dégoûte parfois. Notre histoire avec Merzbow est évolutive et complexe.

Massami Akita est un activiste et un compositeur qui a déjà plus de 25 ans de carrière. Influencé par le free jazz, le rock psychédélique et la musique électronique des années 70, c’est dans les travaux de Kurt Schwitters que Massami Akita trouve sa véritable source d’inspiration. Dès lors, il ne cessera d’enregistrer des albums dans sa chambre. On en compte plus de 300 à ce jour dont la fameuse Merzbox, Music For Bondage Performance 1 (1991), Venerology (1994), Tauromachine (1998), Frog (2001),mais aussi des collaborations fructueuses avec Genesis P Orridge, Boris, Pan Sonic, Jazzkammer, Mike Patton …

Après Merzbird, Merzbear, Bloody Sea (consacré aux baleines) Merzbow nous délivre à nouveau un message sans équivoque en faveur de la protection des animaux et le végétarisme. On retrouve le slogan en couverture: « Don’t send animals to war ».

Ce disque, sorti sur un label Ukrainien, est composé de trois morceaux qui ont une unité sonore puisque Merzbow utilise une gamme de sons faites de bruits blancs et de murs de sons distordus. Depuis qu’il est passé à l’informatique, on a vu apparaître des sonorités plus synthétiques ainsi que des changements dans sa composition. Il a cependant su garder la spontanéité qui a fait son succès précédemment.

Le premier morceau de l’album est une composition purement Harsh noise totalement brutale et chaotique. Le déchaînement sonore est immédiat avec des vrombissements de bruits blancs, des sons de synthétiseurs analogiques qui partent dans tous les sens, des sirènes et des sinus aigus agressifs. On est dans l’extrême.

Le deuxième morceau démarre plus lentement avec des sonorités métalliques, des boucles abrasives ou des sons qui rappellent de gigantesques brasiers. Mais Merzbow nous surprend en créant de multiples ruptures. On se demande s’il est enfin disposé à nous laisser respirer entre les moments de tension extrême.

Le dernier morceau du disque pourrait figurer dans le top 10 des meilleures compostions de Massami Akita. On part pour 30 minutes de descente dans un univers noise et presque electro-acoustique. Merzbow utilise beaucoup les sons de synthétiseurs qui jaillissent comme des gerbes de feux d’artifices dans un ciel obscur de boucles stridentes. Ce n’est pas pour autant un morceau douloureux.

Certains pourraient dire naïvement que c’est une musique facile à produire en poussant tous les potards à fond. Merzbow est cependant le seul à réussir à nous toucher depuis aussi longtemps. « Peace for animal » n’est pas seulement un Merzbow de plus dans mon étagère. C’est un album important dans lequel le compositeur transforme le bruit blanc en or.
Continuez de suivre avec intérêt cet artiste hors du commun ou rentrez dans son univers si vous ne le connaissez pas encore.

Merzbow-Peace for animals - Quasi Pop-2007