Le nouvel album de Coh se présente dans une très belle pochette cartonnée, pliée, décorée de bandes boisées.
Ce disque semble avoir des reflets autobiographiques et est né du désir de mélanger la musique instrumentale et la musique électronique. L’unité du disque s’organise autour de quatre instruments à cordes : piano, guitare, saz et oud (sortes de luth utilisés en Turquie , Grèce, Arménie…)
La première partie se compose de deux pièces pour piano. Les informations sur la pochette du disques précisent que les sons utilisés ont été enregistrés pour la composition de "Season" par Leif Enggren. Les sons électroniques sont plutôt discrets dans le morceau "piano tranquillo ". Les phrases de piano sont sobrement retravaillés et légèrement pitchées. Les effets sont aussi discrets: reverb et delay. La pièce sonne comme un morceau de musique dite avant-gardiste et fait, certainement, référence à son apprentissage de la musique classique dans un conservatoire russe. Des silences nombreux, des notes de piano douces et les sons électroniques créent le mystère et une tranquillité très inquiétante.
" Andante facile " est construit sur un tempo plus soutenu que " piano tranquillo ". Ce deuxième morceau reste néanmoins calme et lent. Les notes de piano rebondissent comme des échos. Les parties électroniques sont plus présentes avec des boucles rythmiques qui donnent une pulsation et de l’énergie au morceau. On retrouve le Coh qu’on connaissait, avec ses rythmes faits de clics et de basses qui vrombissent et une tension qui monte sans jamais exploser.
La deuxième partie est consacrée au travail sur la guitare électrique et voir même au heavy métal. Une boucle rythmique grave et saturée nous plonge dans un nouvel univers qui va explorer une nouvelle gamme de sonorités. Les sons de guitare sont plus travaillés et déformés que ceux du piano. On a même du mal à faire la différence entre des sons d’origine électronique et des sons instrumentaux. Les deux compositions sont construites comme des chansons de rock avec des montées puissantes saturées. On pourrait presque repérer des couplets et des refrains.
Sur le deuxième disque, qui n’est pas un bonus, figure une pièce de 17 min qui avait servi pour une installation sonore du label Raster Noton. Le début très ambient est fait de résonances, de sonorités qui ressemblent à du cristal qu’on frotterait avec un chiffon mouillé et de larsen . Le morceau évolue vers des boucles rythmiques qui montent crescendo et rappellent le grouillement des pattes d’une microfaune d’insectes. Le jeu de l’oud s’installe et nous renvoie dans une ambiance plus ethnique et mélancolique. A nouveau Coh cultive les montées en tension et les ruptures.
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