lundi 14 juillet 2008

Koyaanisqatsi/Kasper T Toeplitz le 12 juillet à Arc et Senans

Pour moi, le grand moment de la Nuit Bleue d'Arc et Senans a été la projection/concert : Koyaanisqatsi/Kasper T Toeplitz.
Dans une immense salle de la Saline Royale à la toiture en forme bateau retourné, un important dispositif d'amplis et de matériel vidéo avait été déployé.
Le public était couché sur des matelas en mousse. Toutes les conditions pour une l'immersion acoustique et visuelle étaient alors réunies. J'étais cependant loin de me douter que j'allais recevoir ces vagues de nappes magiques qu'avait concoctées à cette occasion Kasper T Toeplitz.
Je ne connaissais pas vraiment la musique du compositeur polonais. J'ai dans ma discothèque quelques morceaux sur des compilations.
Dès les premières secondes du concert, j'ai senti que nous passerions un très bon moment.
Tout d'abord une nappe vrombissante et noise nous a enveloppés et nous a, comme arrachés de nos couchettes. Le voyage commençait. Le film de Godfrey Reggio débute plus tard par un départ de fusée et se poursuit par une évocation journalistique et poétique du rapport entre l'Homme et de la Nature. La diffusion des sons ainsi que l'agencement des amplis dans la salle, nous donne cette impression géniale d'être pris au coeur du dispositif. Toeplitz, pendant une heure et demie, jouera des nappes qui évolueront imperceptiblement. L'ensemble , très dense et organique était en parfaite harmonie avec le film. Le défi était d'accompagner le film en faisant oublier la version de Philip Glass. Je vous laisse juge de la réussite du projet avec un montage que j'ai filmé avec ma caméra.




Photos de Pilami

samedi 5 juillet 2008

Nuit Bleue 2008 à Arc & Senans


Le festival Nuit Bleue 2008 se déroulera à Arc & Senans ( près de Besançon) le Samedi 12 Juillet 2008 de 21 h à 7 h du matin.
Tarif: 9E/14E
le décor:Manufacture royale du dix-huitième siècle destinée à la production de sel, la Saline Royale d’Arc et Senans fut conçue par l’architecte visionnaire Claude-Nicolas Ledoux. Classée Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO, elle est un témoignage unique dans l’histoire de l’architecture industrielle et constitue l’exemple le plus marquant des Cités Idéales imaginées par l’Architecte de l’Utopie.

Le programme est ici:
http://www.nuit-bleue.com/nuit-bleue-2008/nuit-bleue-2008-programmation.html

En tête d'affiche, Kasper T Toeplitz qui mettra en musique le film Koyaanisqatsi, réalisé par Godfrey Reggio en 1983.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore les travaux de Kasper T Toeplitz voici le lien vers son myspace et quelques video trouvées sur youtube.
Kasper T Toeplitz Myspace




J'avais 18 ans, et ils ont fait la révolution dans mes oreilles.

Voici quelques images du concert de My Bloody Valentine à Londres le 13-06-08.




samedi 14 juin 2008

TG à la Villette le 06-06-08

Je n'étais pas à Paris pour assister au concert donné par Throbbing Gristle à la Villette. Je n'ai d'ailleurs pas eu le temps d'achever le livre d'Eric Duboys "Industrial Music for Industrial People" consacré à l'histoire de cette formation avant-gardiste. J'étais trop jeune quand ces quatre anglais ont commencé leurs expérimentations artistiques. Je n'ai vu qu'une seule fois Genesis P Orridge sur scène. J'ai, en conséquence, pris le train en marche du "mythe" TG ce qui n'empêche pas d'apprécier pour autant leur musique.
En lisant les commentaires des parisiens qui ont eu la chance d'écouter la reformation de TG, je suis resté perplexe, interrogatif et agacé.
Libre à chacun d'avoir son opinion sur la qualité de la prestation scénique du groupe, mais épargnez-nous s'il vous plaît les arguments bidons et évitez nous les commentaires people inintéressants .
Nombreux sont ceux en effet qui reprochent à Throbbing Gristle d'avoir "aligné des laptop sur scène". Je conseillerais à ces personnes d'écouter une autre musique. Il serait fortement regrettable que les pionniers de l'indus et du bidouillage de sons se privent de la puissance de l'outil informatique.
Pour moi, la forme musicale n'a jamais été le plus important. Ce que j'attends d'un musicien ce sont ses idées, ses émotions, son discours. Je souligne au passage que sur les vidéos glanées sur Youtube, on aperçoit Cosey à la guitare, Genesis P. Orridge au violon et au chant.

J'ai par ailleurs eu la chance de voir Coil en concert il y a quelques années. Les ordinateurs portables étaient aussi très présents sur scène, et ça été pourtant un des plus beaux concerts auquel j'ai assisté.

D'autres auditeurs nous racontent les secrets d'alcôve de la tribu Throbbing Gristle comme s'ils les avaient lu dans la presse à scandales. On lit des commentaires sur le deuil et les soucis de santé de Genesis. On nous raconte avec une très grande impudeur la grande fatigue de Cosey ...
On a vraiment l'impression d'être à la star academy. On nous parle même d'une hypothétique récompense décernée par Christine Albannelle.
Je suis tenté de renvoyer à la discographie des membres de TG plutôt qu'à "Voici", tous ceux qui n'ont pas aimé les passages ambient du set.
Loin de moi l'idée que la musique est élitiste et ne doit s'adresser qu'aux auditeurs initiés mais il serait bon s'il vous plait d'avoir plus de respect pour les groupes que vous étiquetez "culte". Je me réjouis pour finir, que le groupe ait réussi à rejouer le "Second Annual Report" d'une manière moderne et qu'il soulève toujours autant de polémique.
Je vous laisse juger par vous même avec les très courts extraits du concert disponibles sur Youtube.






samedi 31 mai 2008

Zarbizar ce soir sur Wne Radio

Zarbizar, un collectif dijonnais de fans de musique électronique, noise, field recordings... propose un mix, ce soir de 19h à 22h, sur la webradio WNE.
Pour écouter, il suffit de se rendre sur :




mercredi 28 mai 2008

Quelques images de Soisong trouvées sur Youtube

J'ai trouvé quelques images du concert de Soisong (Christopherson/ Pavlov) à Amsterdam le 24 mai 2008. L'image est sans intérêt mais on a une bonne idée de la musique proposée par ce duo qui reste encore énigmatique mais fascinant pour le public français.



dimanche 25 mai 2008

En attendant la prochaine chronique...

Je viens de trouver un live de Threshold Houseboys Choir sur Youtube . Il a probablement eu lieu l'année dernière.

jeudi 1 mai 2008

Fennesz-Jeck-Matthews: Amoroso

Le troisième volet de la série de 7’’ publiés par le label Touch est désormais disponible. Trois poulains de l’écurie britannique sont réunis dans un hommage à Arvo Pärt ainsi qu’à son « école minimaliste ».
Ce disque nous propose deux « remixes » de l’interprétation d’une pièce d’Arvo Pärt par Charles Matthews, organiste chevronné qui a participé au projet Spire du Label.

En face A, Christian Fennesz, connu pour son travail de guitariste et de manipulateur de sons, réinterprète le travail de Matthews. La métamorphose, qui au départ nous apparait plutôt discrète, ne gardera pas longtemps son mystère. On se retrouve très vite dans l’univers de Fennesz avec des nappes d’orgue qui déferlent. On est alors envahi par des sentiments nostalgiques et contemplatifs qu’on retrouve dans les disques de l’autrichien. Fennesz nous offre 3min 28 de recueillement béat, surnaturel pour certains, quasi religieux pour d’autres mais fidèle à la musique d'Arvo Pärt.

En face B, le turntabliste, Philip Jeck malmène plus les harmoniques de l’orgue. Le morceau est plus noise et chaotique . On entend des impulsions, des grésillements, des changements de direction et des ruptures abruptes. Le contraste avec la face A n’est néanmoins pas aussi marqué qu’on aurait pu le penser, puisqu’on reconnait le thème initial et qu’on reste dans cet univers nostalgique.

« Amoroso » est un nouvel exemple de rencontre entre la musique contemporaine et la musique électronique. Le label nous laisse libre de sélectionner la vitesse d’écoute du 7’’ et ainsi de choisir notre version préférée. Pour terminer, je tiens à souligner la beauté de la pochette mais c’est désormais une habitude chez Touch.

Fennesz-Jeck-Matthews: Amoroso : 7'' Touch-2007

jeudi 17 avril 2008

Scorn à Bourgoin Jailleu

Voici un court extrait du live de Scorn à Bourgoin Jailleu. Mick Harris a joué un set de 45 min environ au cours duquel il a mixé les morceaux de son dernier album "Stealth". Les quelques rares auditeurs ont pu profiter des rythmiques percutantes, des basses vertigineuses et des ambiances envoûtantes. Une musique qui oscille entre le minimalisme de "Loggi barroghi" et le dub électro de "Plan B" .
C'est certainement le meilleur concert de Scorn auquel j'ai eu la chance d'assister. Comme à chaque fois, je ferme les yeux et me laisse conquérir par cette musique hypnotique.

mercredi 9 avril 2008

Festival Musique action 2008

MERCREDI 30 AVRIL

-LES RÉMOULEURS Machina memorialis (f)
-GABRIEL SILGIDJIAN (f)

JEUDI 01 MAI
- CHRISTINE KOETZEL & JEAN PALLANDRE (f)
- GABRIEL SILGIDJIAN (f)
- BOHOR (f)
- LES RÉMOULEURS Machina memorialis (f)


VENDREDI 02 MAI
- HEIDI BROUZENG, ANA BAN La prose du transsibérien (f)
- CHRISTINE KOETZEL & JEAN PALLANDRE (f)
- GABRIEL SILGIDJIAN (f)
- AURORE GRUEL, DAUNIK LAZRO (f)
- ALBERT MARCŒUR Travaux pratiques (f)

SAMEDI 03 MAI
- CHRISTINE KOETZEL & JEAN PALLANDRE (f)
- GABRIEL SILGIDJIAN (f)
- KRIBI (f)
- ALBERT MARCŒUR Travaux pratiques (f)

DIMANCHE 04 MAI
- ERIK M. & F.M. EINHEIT (f / d)
- ZU (i)
- ZERO (f)

LUNDI 05 MAI
- RENCONTRE AVEC BETSY JOLAS (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturnes électriques (f)
- FRANCOISE RIVALLAND Improvisations (f)
- ENSEMBLE ULTIM’ASONATA (f)
- KWARTET Requiem (f)

MARDI 06 MAI
- JEROME NOETINGER, FABRICE EGLIN (f)
- LOUIS SCLAVIS, AHMAD COMPAORÉ, JEAN-MARC MONTERA (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturnes électriques (f)
- ENSEMBLE ]H[IATUS (f / d / i)
- KWARTET Requiem (f)
- ENSEMBLE S:I.C Hommage à Scelsi (f)
- DOMINIQUE GRIMAUD, PIERRE BASTIEN (f)

MERCREDI 07 MAI
- TRIO SUO TEMPORE Har le tailleur de pierre (f)
- GABRIEL SILGIDJIAN (f)
- JULIEN BOGENSCHUTZ (f)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Un chien andalou (f)
- UNTM MC2 (Minimal connotatif) (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturne électriques (f)
- L’ESCABELLE Poupée anale nationale (f)
- JEAN-PHILIPPE GROSS, LIONEL MARCHETTI, XAVIER CHARLES, FRANZ HAUTZINGER (f / aut)
- HASAN YARIMDÜNIA (tur)
- THE EX + INVITÉS (nl)

JEUDI 08 MAI
- CIE LES FRUITS DU HASARD Désirée (f)
- GABRIEL SILGIDJIAN (F)
- JEAN-MARC MONTERA, SOPHIE GONTIER (f)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- ROGER TESSIER Rires et chuchotements (f)
- CELLULE D’INTERVENTION METAMKINE (f)
- BENAT ACHIARY, PHILIPPE DE EZCURRA, RAMON LOPEZ Avril (f / esp)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- UNTM MC2 (Minimal connotatif) (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturnes électriques (f)
- NOËL AKCHOTÉ, ANDREW SHARPLEY, STEVEN BERESFORD (f / gb)
- L’ESCABELLE Poupée anale nationale (f)
- KWARTET Requiem (f)
- THE EX (nl)
- PASCAL BATTUS, THOMAS LEHN, MICHAËL JOHNSEN (f / d / usa)

VENDREDI 09 MAI
- LES YEUX DE L'OUÏE (f)
- CIE LES FILLES ÉLECTRIQUES Mankind (can)
- CIE LES FRUITS DU HASARD Désirée (f)
- FRANCOISE RIVALLAND Portraits croisés (f)
- AD LIBITUM L’Arbre (f)
- MICHEL DONEDA, ROGER TURNER, JOHN RUSSELL (f / gb)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- UNTM MC2 (Minimal connotatif) (f)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturnes électriques (f)
- F. COLLOT, P. BATTUS, J. P. GROSS, F. BRAMNK, G. PYM Ombre_ext (f)
- L’ESCABELLE Poupée anale nationale (f)
- NOËL AKCHOTÉ, MARGARIDA GARCIA, MANUEL MOTA (f / p)
- ÉTAGE 34, BENAT ACHIARY (f)
- OTOMO YOSHIHIDE The prisoner (j / gb)
- THE EX, GETATCHEW MEKURIA (nl / et)

SAMEDI 10 MAI
- LES APRÈS-MIDI DE SAURUPT
- CIE LES FRUITS DU HASARD Désirée (f)
- CIE LES FILLES ÉLECTRIQUES Mankind (can)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- UNTM MC2 (Minimal connotatif) (f)
- S. AGNEL, J. NADJ, P. GEMZA, P. MINTON, R. TURNER (f / hun / gb)
- OLIVIA GRANDVILLE, JEROME NOETINGER, TOM MAYS My Space (f / us)
- ENSEMBLE ULTIM'ASONATA Pas de cinq (f)
- ARNAUD PAQUOTTE Nocturnes électriques (f)
- LA PIEUVRE (f)
- TRIO ARK + BENAT ACHIARY (f)
- SOIXANTE ÉTAGES Ceci-cela (f)
- NOËL AKCHOTÉ, TETUZI AKIYAMA (f / j)
- OTOMO YOSHIHIDE Sora (j / d)
- LE SINGE BLANC (f)

DIMANCHE 11 MAI

- LAFOXE (f)
- OLIVIA GRANDVILLE, JEROME NOETINGER, TOM MAYS My Space (f / us)
- S. AGNEL, J. NADJ, P. GEMZA, P. MINTON, R. TURNER (f / hun / gb)
- MARC PICHELIN (f)
- JEAN-FRANCOIS PAUVROS, AURORE GRUEL, DINO (f)
- FRED FRITH Cosa Brava Quartet (gb)
- OTOMO YOSHIHIDE Solo (j)
- LES PASCALS (j)
- MARC RIBOT, JAMAALADEEN TACUMA, AHMAD COMPAORÉ (us / f)





samedi 22 mars 2008

Volcano the Bear-Classic erasmus fusion

L’album de Volcano the Bear est inclassable tellement il est barré. Difficile de vous dire à quoi vous attendre…De la pop déjantée mêlée à des passages folk douteux, agrémentée de jazz, saupoudrée d’électroacoustique et de sonorités électroniques…Aspergez le tout de moments où apparaissent des instruments traditionnels qui vous laissent un peu désorientés et vous obtenez « Classic Erasmus Fusion ». C’est déstructuré, surprenant. Ça ne ressemble à rien de connu et c’est tant mieux. Chaque morceau vous emporte dans un univers décalé, dont on ne sait pas comment on sortira.

L’album entier fait voyager et chaque ambiance créée fait écho à une émotion subtile.

Volcano the Bear est une perle précieuse. Une grande bouffée d’oxygène dans un monde de plus en plus formaté qui fait un bien fou. Réservé à tous ceux qui aiment varier les plaisirs et qui n’ont pas peur des (bonnes) surprises.

Volcano the Bear-Classic Erasmus Fusion-Beta-Lactam Ring 2006

mercredi 19 mars 2008

Scorn tourne en France





-Le 22 Mars à Dijon (la Vapeur)
-Le 3 Avril à Poitiers (Le confort moderne)
-Le 04 Avril à Rennes (La cité)
-Le 05 Avril à Bourgoin Jailleux (avec The Bug au Jailleux Electrochoc festival)
-Le 08 Avril à Nantes (L'Olympic)
-Le 23 Mai à Marseille (Cabaret aléatoire)
-Le 07 Juin à Toulouse (Toulouse festival electro alternative)

dimanche 2 mars 2008

Maninkari-Psychoïde/Participation Mystic

Il y a des périodes durant lesquelles tout ce qu’on écoute nous ennuie, nous paraît sans intérêt et déjà entendu. Puis quelqu’un vous prête un disque qui vous met une bonne gifle , tourne en boucle sur votre platine comme une obsession, comme si tous les autres disques n’existaient plus.
C’est ce qu’il vient de m’arriver avec le Ep de Maninkari « Psychoide / Participation Mystic » et qui m’a sorti brutalement d’une torpeur hivernale causée par tous ces disques de drone à la Earth ou Ktl .
Maninkari est un duo fondé sur les cendres du défunt Bathyscaphe. Le groupe nous propose , sur ce Ep , deux titres et deux remix par des pointures de la musique électronique : Robin Rimbaud et Justin Broadrick.
Ce psychoïde sonne comme une B.O. de film noir. Une musique instrumentale sombre avec un violoncelle qui vous arrache la peau et une batterie qui vous broie les os. Le jeu de violon n’est pas sans rappeler Tom Cora. Les montées restent toujours en suspension comme chez Godspeed You Black Emperor.
Le deuxième morceau « Participation mystic » est une longue plage atmosphérique instrumentale. Les violons jouent en pizzicato, la batterie martèle des rythmes tribaux et les sons concrets agrémentent le tout avec discrétion et efficacité. On a le net sentiment d’une improvisation construite qui nous emmène dans des ambiances sonores qui se succèdent imperceptiblement et de manière réfléchie.

Rimbaud (Scanner) se réapproprie « psychoide », le transforme en un déroutant morceau épique qui met en scène des armées de violons obsédantes ainsi qu’une batterie qui impose un rythme martial.

Broadrick (Final , Jesu) a, quant à lui, marqué le morceau « Participation mystic » de son empreinte. Les violons sonnent presque comme des guitares, les phrases de synthé nous étourdissent. Le tout donne un morceau psyché agréable à écouter .

Je trouve ce disque bourré de talent, riche en émotions. Un groupe qu’il faudra surveiller attentivement. On aurait presque préféré deux morceaux de plus de Maninkari à la place des remix.

Maninkari- Psychoïde/Participation Mystic-Conspiracy -2007


Myspace Maninkari

mercredi 27 février 2008

Compilation "3 Faces of Thalassa "


Le netlabel Earsheltering vient de mettre en ligne la compilation "3 Faces of Thalassa " qui rend hommage à sa manière à la célèbre émission maritime de France 3.
Trente quatre morceaux de musique électronique sont proposés sur les "3 faces" virtuelles de ce disque dans lequel bruits de houle et clapotis résonnent avec des trames et boucles .
On retrouve des groupes connus tels Liquid Sphere, Planetaldol, Final cut, Giscard le survivant...ainsi que de belles découvertes comme Moon, TZII, Jungle is neutral...
Laissez vous donc submerger par cette vague de musique aquatique et éclectique et partez à la découverte de cette perle téléchargeable gratuitement.

v/a- 3 Faces of Thalassa-Earsheltering 2008

3 Faces of Thalassa


earsheltering


samedi 16 février 2008

Angel Kalmukia

J’ai découvert Angel parce que je m’intéresse depuis longtemps au travail de Pan Sonic.Mais Angel n’est pas un projet solo d’un des membres du célèbre duo, c’est la rencontre fructueuse de 3 musiciens nordiques : le finlandais Ilpo Vaisanen de Pan Sonic, l’allemand Dirk Dresselhaus de Schneider Tm ainsi que de l’Islandais Hildur Gudnadottir de Lost of Hildurness.

Ces trois comparses sortent chez Mego leur troisième disque intitulé Kalmukia avec ,en bonus, une pochette dessinée par Ilpo Vaisanen.On est surpris dès la première écoute par le résultat qui ne ressemble à rien de ce qu’on aurait pu attendre de ces trois artistes.


Le disque débute par « Bones in the Sand » qui est une longue plage au relent de Earth dominé par un riff de guitare monolithique et entêtant. On est dans une ambiance désertique avec quelques drones discrets et un violon qui vient assombrir le tableau par un solo inquiétant.

Les trois morceaux suivants constituent un ensemble homogène, une sorte de musique de film sans image.
Kalmukia est le premier acte de cette histoire sonore imaginée par Angel. Cette pièce a une construction étrange. Des trames et d’inquiétantes phrases de violon nous plongent dans un univers sombre, triste et tendu. La pièce évolue peu jusqu’à un arrêt complet de la musique. On bascule alors au plein milieu du morceau, dans une musique électroacoustique, avec des sons concrets, métalliques, des percussions accompagnées de sinus électroniques. Larsen et phrases au violon finiront par clore cette longue plage étrange où musique instrumentale et musique électronique s’accordent dans une plainte chaotique.

On poursuit le scénario par le deuxième acte « Effect of discovery ,test, alarm, catastrophy ».On retrouve les mêmes jeux autour du violon manipulé avec des effets, des échos, des larsens puissants et des sons électroniques qui jaillissent au premier plan pour chercher à exister. Le morceau se poursuit toujours dans cette dualité musique instrumentale/ musique électronique. Les drones vont petit à petit prendre de l’ampleur créant un effet de houle dévastateur. Puis une alarme se déclenche accentuant l’ambiance dramatique pour laisser finalement place au déchaînement des éléments. Le coup de tonnerre final sonne le paroxysme et la fin du morceau.

Heureusement pour nous, « Aftermath the mutation » repart immédiatement dans des mondes plus lumineux, comme si le papillon aux multiples couleurs venait de sortir de sa chrysalide sombre. Le tempo est plus enjoué. Les drones, les envolées de guitares réverbérées et les grésillements nous transportent dans un monde d’immensité. Une belle fin pour un très beau disque.

Une association de musiciens qui viennent d’horizons différents qui fonctionne très bien. Même si j’ai plus de mal avec la première plage, les trois derniers morceaux ont réussi à mettre tous mes sens en éveil. Une rencontre entre deux approches de la musique contemporaine dans laquelle la musique électronique a trouvé toute sa place et n’est pas seulement un élément du décor comme sur beaucoup d’autres disques.

Angel-Kalkumia-Mego 2008

Liens:

Angel

Pan sonic

Schneider Tm

Lost of Hildurness

lundi 11 février 2008

Planetaldol au Coquillage, le 08/02/08

Voici un court extrait du concert de Planetaldol à Blanzy.
Anthony Colas a joué un set aux ambiances variées avec des moments ambiants ainsi que des montées plus noise. On reste toujours dans un univers sombre et torturé. On aurait aimé écouter le concert avec plus de puissance. Un bar est-il vraiment un lieu adéquat pour jouer de la musique ambiante ? Une bonne soirée néanmoins.



samedi 2 février 2008

Merzbow Peace for animals

Je n’aurais pas cru que chroniquer un album de Merzbow soit un exercice aussi difficile. D’une part, à cause de l’importante discographie auquel cet album fait suite et d’autre part parce que l’écoute du disque relève d’une expérience émotionnelle personnelle.

Les émotions produites par cette musique sont variables et dépendent souvent de notre propre état physique et mental. Merzbow préconisait lui même, dans une interview ancienne, de multiplier les expériences en écoutant ses disques à différents moments de la journée et dans des conditions différentes (réveil, fatigue, joie, stress…). Il n’est donc pas rare que la musique du maître de la noise provoque en nous du rejet, que pourrait ressentir le quidam, mais quand les conditions sont réunies cette musique difficile nous submerge pour notre plus grand bonheur. Ceci explique mon rapport compliqué avec cet artiste fascinant et la difficulté que je rencontre aujourd’hui pour écrire cette chronique. On se sent proche de lui comme d’une maîtresse qui nous obsède et nous dégoûte parfois. Notre histoire avec Merzbow est évolutive et complexe.

Massami Akita est un activiste et un compositeur qui a déjà plus de 25 ans de carrière. Influencé par le free jazz, le rock psychédélique et la musique électronique des années 70, c’est dans les travaux de Kurt Schwitters que Massami Akita trouve sa véritable source d’inspiration. Dès lors, il ne cessera d’enregistrer des albums dans sa chambre. On en compte plus de 300 à ce jour dont la fameuse Merzbox, Music For Bondage Performance 1 (1991), Venerology (1994), Tauromachine (1998), Frog (2001),mais aussi des collaborations fructueuses avec Genesis P Orridge, Boris, Pan Sonic, Jazzkammer, Mike Patton …

Après Merzbird, Merzbear, Bloody Sea (consacré aux baleines) Merzbow nous délivre à nouveau un message sans équivoque en faveur de la protection des animaux et le végétarisme. On retrouve le slogan en couverture: « Don’t send animals to war ».

Ce disque, sorti sur un label Ukrainien, est composé de trois morceaux qui ont une unité sonore puisque Merzbow utilise une gamme de sons faites de bruits blancs et de murs de sons distordus. Depuis qu’il est passé à l’informatique, on a vu apparaître des sonorités plus synthétiques ainsi que des changements dans sa composition. Il a cependant su garder la spontanéité qui a fait son succès précédemment.

Le premier morceau de l’album est une composition purement Harsh noise totalement brutale et chaotique. Le déchaînement sonore est immédiat avec des vrombissements de bruits blancs, des sons de synthétiseurs analogiques qui partent dans tous les sens, des sirènes et des sinus aigus agressifs. On est dans l’extrême.

Le deuxième morceau démarre plus lentement avec des sonorités métalliques, des boucles abrasives ou des sons qui rappellent de gigantesques brasiers. Mais Merzbow nous surprend en créant de multiples ruptures. On se demande s’il est enfin disposé à nous laisser respirer entre les moments de tension extrême.

Le dernier morceau du disque pourrait figurer dans le top 10 des meilleures compostions de Massami Akita. On part pour 30 minutes de descente dans un univers noise et presque electro-acoustique. Merzbow utilise beaucoup les sons de synthétiseurs qui jaillissent comme des gerbes de feux d’artifices dans un ciel obscur de boucles stridentes. Ce n’est pas pour autant un morceau douloureux.

Certains pourraient dire naïvement que c’est une musique facile à produire en poussant tous les potards à fond. Merzbow est cependant le seul à réussir à nous toucher depuis aussi longtemps. « Peace for animal » n’est pas seulement un Merzbow de plus dans mon étagère. C’est un album important dans lequel le compositeur transforme le bruit blanc en or.
Continuez de suivre avec intérêt cet artiste hors du commun ou rentrez dans son univers si vous ne le connaissez pas encore.

Merzbow-Peace for animals - Quasi Pop-2007

mercredi 30 janvier 2008

Biosphere à la Géode.

Je n'ai pas pu me rendre au concert mais j'ai trouvé quelques images sur Youtube qui me font grandement regretter mon absence.





Soisong :le nouveau projet de Peter Christopherson et Ivan Pavlov.

Peter Christopherson (de Coil) vient d’annoncer la formation de Soisong, son nouveau duo avec Ivan Pavlov (de Coh).
Un site myspace est ouvert avec un morceau en écoute. Une tournée au Japon , à Singapour et à Bangkok est prévue et quelques rares apparitions en Europe sont à attendre.

Le morceau en écoute nous donne l’eau à la bouche tout en calmant notre impatience jusqu’à la sortie d’un Ep (en téléchargement libre en mars sur le site www.thresholdhouse.com) et de l’album, annoncé pour l’Automne prochain.

http://myspace.com/soisong

samedi 26 janvier 2008

Coh: Strings

Coh aka Ivan Pavlov est originaire de Russie. Il a servi dans la marine russe comme ingénieur du son et s’est ensuite expatrié en Suède. Il est l’auteur des très bons « love uncut » , « mask of birth » et du plus récent « patterns ».

Le nouvel album de Coh se présente dans une très belle pochette cartonnée, pliée, décorée de bandes boisées.
Ce disque semble avoir des reflets autobiographiques et est né du désir de mélanger la musique instrumentale et la musique électronique. L’unité du disque s’organise autour de quatre instruments à cordes : piano, guitare, saz et oud (sortes de luth utilisés en Turquie , Grèce, Arménie…)
La première partie se compose de deux pièces pour piano. Les informations sur la pochette du disques précisent que les sons utilisés ont été enregistrés pour la composition de "Season" par Leif Enggren. Les sons électroniques sont plutôt discrets dans le morceau "piano tranquillo ". Les phrases de piano sont sobrement retravaillés et légèrement pitchées. Les effets sont aussi discrets: reverb et delay. La pièce sonne comme un morceau de musique dite avant-gardiste et fait, certainement, référence à son apprentissage de la musique classique dans un conservatoire russe. Des silences nombreux, des notes de piano douces et les sons électroniques créent le mystère et une tranquillité très inquiétante.
" Andante facile " est construit sur un tempo plus soutenu que " piano tranquillo ". Ce deuxième morceau reste néanmoins calme et lent. Les notes de piano rebondissent comme des échos. Les parties électroniques sont plus présentes avec des boucles rythmiques qui donnent une pulsation et de l’énergie au morceau. On retrouve le Coh qu’on connaissait, avec ses rythmes faits de clics et de basses qui vrombissent et une tension qui monte sans jamais exploser.

La deuxième partie est consacrée au travail sur la guitare électrique et voir même au heavy métal. Une boucle rythmique grave et saturée nous plonge dans un nouvel univers qui va explorer une nouvelle gamme de sonorités. Les sons de guitare sont plus travaillés et déformés que ceux du piano. On a même du mal à faire la différence entre des sons d’origine électronique et des sons instrumentaux. Les deux compositions sont construites comme des chansons de rock avec des montées puissantes saturées. On pourrait presque repérer des couplets et des refrains.

La troisième partie s’intéresse à l’oud et au sak, deux instruments traditionnels. Pavlov rend ici hommage au folkore et à la culture de son pays d’origine. On retrouve à nouveau les boucles rythmiques particulières de l’artiste ainsi qu’une tension sous jacente qui semble, comme toujours confinée et maîtrisée. Pavlov est passé expert dans l’art de la rupture du rythme. L’auditeur est toujours dans l’attente de l’explosion qui viendrait comme une apothéose après de sublimes montées Mais elles n’arrivent jamais et c’est là tout le talent de Coh.

Sur le deuxième disque, qui n’est pas un bonus, figure une pièce de 17 min qui avait servi pour une installation sonore du label Raster Noton. Le début très ambient est fait de résonances, de sonorités qui ressemblent à du cristal qu’on frotterait avec un chiffon mouillé et de larsen . Le morceau évolue vers des boucles rythmiques qui montent crescendo et rappellent le grouillement des pattes d’une microfaune d’insectes. Le jeu de l’oud s’installe et nous renvoie dans une ambiance plus ethnique et mélancolique. A nouveau Coh cultive les montées en tension et les ruptures.

Un disque qui est le résultat d’un important travail sur le timbre des instruments à cordes. Un disque personnel qui s’écoute avec intérêt et plaisir. Chacun trouvera son bonheur en fonction de son parcours et de ses goûts musicaux. Ce projet complexe est une réussite avec pour moi, un coup de cœur pour la partie 2.

Coh-Strings-Raster Noton- 2007

mercredi 16 janvier 2008

dimanche 13 janvier 2008

Rapoon Time Frost

Le nouveau Rapoon est dans les bacs depuis quelques temps déjà et vous pourrez le trouver plus facilement que les précédents (tirés en édition limitée).
Ce disques contient un concentré de fraîcheur sous la forme de 4 plages de 6min chacune et d’un long morceau de 34 min.
Pour une fois, Robin Storey aka Rapoon nous explique brièvement son travail et nous donne quelques indications pour l’écoute de son disque.
Dépourvu de tout motif rythmique «Time Frost » est un disque d’ambient polaire qu’on pourrait rapprocher du très bon « Short night » de Bj Nilsen (chroniqué dernièrement).
Le disque repose sur le désir de son auteur de sensibiliser son auditoire sur les problèmes de changement climatique. Même si l’atmosphère semble se réchauffer nous approchons d’une aire glaciaire durant laquelle l’Europe sera à nouveau recouverte d’une gigantesque couche de glace. En actionnant le levier de cet étrange paradoxe, Rapoon nous livre un disque dans lequel se rencontre les questions environnementales et artistiques. On pense bien sûr à Biosphere ou à Chris Watson qui travaillent dans le même sens.
Tous les sons du disques sont tirés d’un vieil enregistrement du Danube bleu de Strauss figurant sur la B.O de 2001 de Kubrick .
Le craquement du vinyl, les samples d’instruments ont été trafiqués, transformés, déformés et bouclés pour reconstruire une musique futuriste, visionnaire et glaciale.
On a froid, on a très froid sur notre canapé pendant l’écoute de ces 5 plages.

Rapoon a réussi son pari en composant des morceaux compacts et homogènes entre eux dans lesquels nous apparaissent toutes les images de la prochaine aire glaciaire. Il parle, lui même, de son disque comme d’un document imaginaire archéologique.
Des vents polaires qui tourbillonnent autour de nous, l’eau qui se fige, les glaciers qui nous submergent, et la vie qui s’endort dans l’immensité d’un désert glacial, trouvent leur métaphore musicale tout au long de cette heure d’écoute. De belles nappes et des sons qui tournent ainsi que des sonorités cristallines sont utilisés à cet effet.
L’unique source sonore crée une unité entre les morceaux du disque. Le long morceau de 34 min reprend d’ailleurs des figures des plages précédentes.
Storey, à travers Time Frost, agit à sa manière pour la défense de l’environnement sans catastrophisme ni moralisation. Il n’est cependant pas nécessaire d’être glaciologue ou de partager ses préoccupations environnementales pour passer un bon moment avec cette « musique pour congélateur ».

Rapoon: Time Frost- glacial mouvement 2007

Concert exceptionnel de Biosphere, le 25-01-08 à la Géode



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