Le premier morceau débute par une infra basse, accompagnée de tintements métalliques qui viennent en arrière plan. Un vent distordu et tournoyant dans l'espace donne l'impression d'une machine qui démarre. Des sons aigus et des sinus créent des vagues, qui s'installent imperceptiblement. L'ambiance se tend, le morceau devient de plus en plus oppressant. La tension ne fera qu'augmenter avec les superpositions de boucles oscillantes, pour aboutir à son paroxysme avec un son de scie distordue qui s'arrêtera brutalement.
Le deuxième morceau explore une autre facette de la composition de Daniel Menche. Tout semble repartir de manière beaucoup plus calme mais, très vite, une nappe provenant certainement d'un son d'orgue vient assombrir le ciel. Des grésillements surgissent et rebondissent, des boucles de rythmiques lourdes se mettent en place. La structure de cette deuxième partie est beaucoup plus complexe que la première. Il ne s'agit plus de créer un magma sonore mais d'organiser subtilement ces sons pour faire voyager l'auditeur sur son siège. On part d'un point et on se laisse emmener ailleurs sans s'en rendre compte. Ce morceau de 22 minutes nous conduit vers des sonorités et des sentiments différents.
Le troisième morceau reprend le même principe de composition que le premier. On voyage à nouveau dans un univers chaotique et désolé. On remarque une unité dans les sonorités, des sons qui tournent et une atmosphère de plus en plus oppressante tout en étant excitante.
Après ces émotions forte, Daniel Menche nous abandonne avec un morceau ambiant qui vient nous réconforter.
Menche prouve, avec "Bleeding heavens", qu'il est un véritable magicien du son mais aussi qu'il est un compositeur aux multiples facettes. Il a le don de transporter ses auditeurs, imperceptiblement de la musique ambiante à la noise. Cet opus réclame une écoute attentive et concentrée.
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