jeudi 20 décembre 2007

Pacific 231-Rapoon: Palestine


« Palestine » est un split cd ,entre Pacific 231 et Rapoon, le temps de rendre hommage à Bryn Jones, le très prolifique mais décédé Muslimgauze. Edité à seulement 376 exemplaires,ne me demandez pas pourquoi, ce cd est tout d’abord un très bel objet. La pochette est faite en toile de raphia imprimé sur laquelle figure un mot arabe signifiant très certainement Palestine.

Ce « coffret » comprend deux cd. Un premier disque de 43 minutes dans lequel chacun des deux compositeurs a pu faire son hommage à Muslimgauze. En bonus on nous offre un mini cd issu de la collaboration entre les deux.

Le premier morceau intitulé « Al-Sharif » est dans la pure lignée de Muslimgauze. J’ai encore en tête les nombreux opus de Jones comme Citadel, Blue Mosque, Intifada , Arab quarter … Une longue plage de 23 mn aux rythmes répétitifs qui joue avec les nuances, l’équalisation et l’apparition /disparition de motifs rythmiques arabisants. On a toujours la sensation de longueur comme souvent pour les compositions de Muslimgauze mais notre écoute est en éveil et captivée. Pacific 231 n’a rien à envier au maître du genre.

Le morceau de Rapoon est plus complexe et sombre. On retrouve tout le savoir faire de Storey qui a en commun avec Jones son travail sur les samples et les boucles. Les sons sont peu habituels pour Rapoon car celui ci s’intéresse davantage à des sonorités indiennes et asiatiques qu’à la musique arabes et au chant des imams du haut de leur « «Minaret ». On retrouve néanmoins ses textures réverbérées, si caractéristiques de sa composition, en toile de fond. La musique de Rapoon reste envoûtante et mystérieuse mais avec « A Thousand Slogans Of Peace » on perçoit aussi la volonté de l’auteur de s’investir musicalement et politiquement pour une cause difficile et dramatique.

Sur le cd 3’’ figure un morceau plutôt court (11 mn) la musique des deux artistes s’unit plutôt bien même si l’empreinte de Storey me semble plus dominante. Le morceau retrouve une certaine légèreté, plus hypnotique que le précédent et plus envoûtant. Rapoon et P231 sont peut-être trop proches musicalement pour que le fruit de leur collaboration surprenne nos oreilles.

Palestine est un bon disque mais surtout un bel hommage à la musique et aux idées de Bryn Jones. Une rencontre entre deux hommes évoluant dans le même univers qui nous font partager leur ouverture d’esprit au cours d’un voyage électronique au Moyen-Orient.

Pacific 231/Rapoon :Palestine OEC edition limitée 376 exemplaires 2007

Etants donné: bleu

mercredi 19 décembre 2007

Rapoon rend hommage à Ligeti.

Un morceau de Rapoon est téléchargeable gratuitement sur le site consacré au tribute à Ligeti.
On ressent bien l'influence du compositeur, pionnier de la musique électronique, décédé l'année dernière. Des sons d'orchestre symphonique trafiqués ouvrent ce "Full moon eye". On part très vite dans l'espace avec un grand nombre de strates qui forment un magma sonore. Storey utilise aussi les "glissandi" de sons synthétiques pour créer son atmosphère spatiale.
Rapoon ne cesse de me surprendre en ce moment.

Tim Hecker et Isis au festival Bleeding Edge de Saratoga en 2006

Voici une video que je viens de trouver sur Youtube.Il s'agit d'une collaboration entre Isis et Tim Hecker lors du festival Bleeding Edge de Saratoga qui a eu lieu l'année dernière.

vendredi 14 décembre 2007

B.J. Nilsen: The Short Night

Fondateur de Hazard en 1996, on doit à Bj Nilsen le très bon Land en 2003 ainsi que Fade to White en 2005 (publié sous son propre nom). Fidèle au label Touch , le suédois revient avec son nouvel album « The short night ».

Ce qui est frappant à la première écoute du disque c’est le subtil mélange des fields recordings ( saisis dans différentes contrées nordiques) et des textures électroniques synthétiques. On peut se laisser aller au fil de l’eau et voir, en cet album, une sorte de collection de paysages sonores polaires. On peut aussi se construire son propre scénario en fermant les yeux et en s’abandonnant dans l’univers nocturne et maritime de Nilsen.

On se laissera alors embarquer dès le premier morceau « Front » dans une nuit étoilée et apaisante mais qui laisse présager quelque chose d’inquiétant. Le mystère des nuits suédoises ne fera que s’épaissir nous plongeant dans des états émotionnels variés et déroutants. La lumière disparaît petit à petit au fil des morceaux. Le froid de l’océan arctique nous glace le sang. Une tension naît en nous et n’éclatera qu’au milieu du morceau « Black light » au cours duquel l’album se métamorphose devenant beaucoup plus angoissant. Les textures se feront plus rugueuses, gutturales et sombres.
On termine l’écoute avec les envolées de « Viking North » qui nous laissent le sentiment d’avoir voyagé dans un univers surnaturel vaste, calme, gelé mais aussi chaotique, sombre et mystérieux .

BJ Nilsen signe avec « The short night » un magnifique album qui fait de cet artiste un acteur majeur de la scène ambient . La méticulosité du compositeur et du mixage rendent ce disque de musique électronique très humain et nous renvoie la beauté de la nature qui nous entoure. C’est probablement un des plus beaux disques que j’ai écoutés cette année.

BJ Nilsen: "The Short Night"-Touch- sept 2007

samedi 8 décembre 2007

Hommage à Karlheinz Stockhausen


Spiral : pièce pour solliste et récepteur à ondes courtes : 1968

Afin de rendre hommage à Karlheinz Stockhausen, décédé mercredi dernier à l’age de 79 ans, je me suis replongé dans ma discothèque et en ai ressorti « Spiral »

C’est le seul disque de Stockhausen que je possède. J’avais plus ou moins conscience de l’influence de ce compositeur sur la musique actuelle mais ne m’étais jamais vraiment penché sur son œuvre. J’ai néanmoins eu la chance de l’apercevoir et d’écouter en concert « Lieder », pièce pour ensemble vocal.

« Spiral » a été créé en 1968. A cette époque Stockhausen travaille sur la thématique de la musique intuitive. Cette pièce, pour solliste et récepteur à ondes courtes, fait suite à la parution de 15 textes intitulés « Aus der Sieben Tagen ».
L’intention du « maître » est de faire appel à l’intuition de ses interprètes et de développer une musique qui soit la parfaite fusion entre un son émis à partir d’une source sonore définie (texte, radio, sons ) et l’instrument choisi par le soliste.

Le compositeur n’écrit pas une partition traditionnelle mais rédige des indications sous forme de signes « +, - ou = » (signifiant plus fort, moins fort ou plus intense, plus doux…). L’exécutant de la pièce dispose alors d’une relative liberté.
Le point de départ du jeu est un évènement sonore, entendu lorsqu’on déclenche un récepteur à ondes courtes. Le soliste cherche un évènement satisfaisant et tentera ensuite de l’imiter, de le transformer voir même de le transcender.

On découvre 4 « réalisations » exécutées en avril 1993 par le flûtiste Eberhard Blum ( qui a aussi travaillé avec John Cage, Morton Feldman…).

C’est une musique savante et décousue à cause des silences entre les évènements. L’intérêt de l’auditeur est constamment en éveil grâce à la performance de l’interprète. On oublie parfois la source et on ressent la fusion entre les ondes, la flûte ou la voix.
J’ai en tête tous les musiciens qui expérimentent et cherchent à dépasser les possibilités de leurs instruments afin de satisfaire la sensibilité de nos oreilles difficiles.

Je crois que l’écoute de « Spiral » vous donnera l’envie de découvrir ou redécouvrir l’œuvre de ce compositeur résolument original et moderne.

Karlheinz Stockhausen-:Eberhard Blum Spiral-Flute & voice (shortwave receiver) Hat now series -hat hut recds 1994

dimanche 4 novembre 2007

Nadja: Thaumogenesis


Nadja est de retour avec un nouvel album « Thaumogenesis ». Le duo canadien, constitué du très prolifique Aidan Baker (écrivain et musicien) et de Leah Bukackareff , nous livre un morceau d’une heure, qualifié par eux-mêmes d’ambiant doom ou de shoegaezer metal.

« Thaumogenesis » débute par une ambiant feutrée intimiste mais soudainement Nadja nous propulse dans monde lourd, métal et profond. Les vagues de guitare s’envolent et une boite à rythme lointaine bat une mesure lente et caverneuse. Le morceau évolue et la basse de Leah Buckareff plombe l’atmosphère. Les sonorités sont sensiblement les mêmes mais on n’a jamais l’impression de « déjà entendu ». La composition se métamorphose imperceptiblement et nous conduit vers des textures à densités variables . Une accalmie après vingt minutes d’écoute nous permet de souffler et de revoir un peu la lumière dans cette ambiance de funérailles. L’univers sonore est alors plus contemplatif et introspectif. La deuxième moitié de la pièce nous conduit dans un monde proche de la rupture. Les strates de guitares et de synthé sont couvertes de riffs saturés lourds, répétitifs et inquiétants. La tension du morceau semble à son maximum.
Le duo nous réserve cependant une fin en apothéose, marquée par des envolées de guitare de toute beauté et des drones laissant une impression de grande réussite au niveau de la composition. La fin est en decrescendo avec des échos de basse qui disparaissent petit à petit dans le lointain.

Nadja, avec ce disque, fait la démonstration de tout l’étendue de son savoir- faire à la guitare/basse et de la maîtrise de la distorsion. Le groupe a réussi à varier les émotions, la tension et de l’intensité du morceau. On se situe à la rencontre des Swans, de Jesu et de Troum. A noter que le mastering a été confié à James Plotkin. Un très bon disque à écouter d’une traite qui marque toute la maturité de la formation et laisse présager une évolution des plus intéressantes.

Nadja Thaumogenesis (Archives records/2007) 600 copies uniquement

jeudi 1 novembre 2007

"Kindertotenlieder" DANSE / CIRQUE / THEATRE - LYON

"Kindertotenlieder"
Gisèle Vienne
Dennis Cooper / Stephen O'Malley / Peter Rehberg
8.9.10 novembre 2007
Pièce visuelle et sonore /



“Kindertotenlieder” évoque l'étrange tradition de certains villages autrichiens où dans un rituel violent, la soirée de la Saint-Nicolas rassemble dans les rues des personnages des Perchten*, venus des enfers et de l'au-delà. Des figures, des masques, la neige qui tombe inlassablement, sur des corps vivants ou inanimés. Comme une longue image qui se déploierait en cérémonie, les corps fantasmés ou réels se confondent... Gisèle Vienne et l'écrivain américain Dennis Cooper interrogent la confusion entre fantasme et réalité lorsqu'ils font irruption dans la sphère collective.
D'une beauté, d'une langueur et d'une violence troublantes.

La rencontre entre Dennis Cooper et Gisèle Vienne a eu lieu en 2004 à l'initative
des Subsistances. Depuis, leur collaboration se poursuit avec "I Apologize" (création aux Subsistances en octobre 2004), "Une belle enfant blonde" (création Avignon 2005).

mercredi 31 octobre 2007

Wolf eyes le 30-10-07 au Grrrd Zero

Voici les premières images du concert de Wolf eyes au Grrrd Zero à Lyon hier soir.
Le groupe a joué, durant une heure, une musique incantatoire, violente, noise, chaotique et démoniaque . La fureur du chanteur était accompagnée d'une guitare saturée aux multiples effets, d'une basse trafiquée à une corde ou d'un saxophone et de machines. Un début du set a été très intense et s'est poursuivi par un très long morceau plus calme. La fin du concert fut violente avec des morceaux très durs.











samedi 27 octobre 2007

Concert de the Reformed Faction sur Youtube

Voici le lien pour voir un extrait du concert à the Zentrale Randlage de Reformed Faction

http://www.youtube.com/watch?v=HRm8rF2JXBk

mercredi 24 octobre 2007

Daniel Menche: Bleeding heavens.


Une couverture blanche, plutôt minimaliste : voici le nouvel album de Daniel Menche. Les quatre morceaux ont tous été composés durant l'hiver 2006-2007 dans le studio du compositeur/ performer. Les sons ayant servi à la construction de cette oeuvre sont tirés d'enregistrements d'orgues et de trompettes. Il va sans dire que ces prises de son ont été promptement retravaillées et sont méconnaissables.

Le premier morceau débute par une infra basse, accompagnée de tintements métalliques qui viennent en arrière plan. Un vent distordu et tournoyant dans l'espace donne l'impression d'une machine qui démarre. Des sons aigus et des sinus créent des vagues, qui s'installent imperceptiblement. L'ambiance se tend, le morceau devient de plus en plus oppressant. La tension ne fera qu'augmenter avec les superpositions de boucles oscillantes, pour aboutir à son paroxysme avec un son de scie distordue qui s'arrêtera brutalement.

Le deuxième morceau explore une autre facette de la composition de Daniel Menche. Tout semble repartir de manière beaucoup plus calme mais, très vite, une nappe provenant certainement d'un son d'orgue vient assombrir le ciel. Des grésillements surgissent et rebondissent, des boucles de rythmiques lourdes se mettent en place. La structure de cette deuxième partie est beaucoup plus complexe que la première. Il ne s'agit plus de créer un magma sonore mais d'organiser subtilement ces sons pour faire voyager l'auditeur sur son siège. On part d'un point et on se laisse emmener ailleurs sans s'en rendre compte. Ce morceau de 22 minutes nous conduit vers des sonorités et des sentiments différents.

Le troisième morceau reprend le même principe de composition que le premier. On voyage à nouveau dans un univers chaotique et désolé. On remarque une unité dans les sonorités, des sons qui tournent et une atmosphère de plus en plus oppressante tout en étant excitante.

Après ces émotions forte, Daniel Menche nous abandonne avec un morceau ambiant qui vient nous réconforter.

Menche prouve, avec "Bleeding heavens", qu'il est un véritable magicien du son mais aussi qu'il est un compositeur aux multiples facettes. Il a le don de transporter ses auditeurs, imperceptiblement de la musique ambiante à la noise. Cet opus réclame une écoute attentive et concentrée.

Daniel Menche: Bleeding Heavens-Blossoming noise- 12/06/2007



dimanche 21 octobre 2007

Amp: All of yesterday tomorrow


Voilà bien longtemps qu’un disque de AMP n’avait pas tourné sur ma platine. Le label RROOP, spécialisé dans l’édition de morceaux inédits de groupe, nous offre un coffret de 3 cd retraçant les 15 ans de la vie de cette formation londonienne qui aura été, pour moi, un tremplin vers les musiques ambiantes électroniques.

Si on peut facilement prendre peur à cause de la longueur nécessaire à l’écoute (3h30 de musique), on découvre avec plaisir des morceaux inédits, des démos, des faces b de 45t ou encore des morceaux sortis uniquement en vinyl.
Les trois disques portant chacun une lettre du nom du groupe retracent de manière non exhaustive l’histoire de la formation. Toute la difficulté du projet consistait à créer un ensemble cohérent qu’on écoute avec plaisir sans tomber dans le piège du best off chronologique sans utilité pour les fans. Le pari semble réussi puisqu’on redécouvre de longs morceaux ambiant faits de nappes de guitare qui se juxtaposent créant ainsi un magma sonore. Pour être tout à fait franc, c’est cette période qui m’intéresse le plus.
L’arrivée de Karine Charff est marquée par des compositions plus pop tout en conservant de belles envolées de guitare. Signalons les collaborations de Matt Elliott de Third Eye Foundation et de Robert Hampson de Main sur certains morceaux. Le disque trois révèle deux pépites qui sont les cerises sur le gâteau. : une reprise de Spacemen 3 « So hot » et une reprise de Silver Apple « Segreen Serenades ».

Voici donc un coffret qui plaira autant aux nouveaux fans qu’aux anciens. Les morceaux ont pratiquement tous conservé leur fraîcheur et nous replongent une nouvelle fois dans l’univers sonore de Richard AMP et de ses acolytes.

Amp:"All of yesterday tomorrow" RROOPP sortie Mai 2007

jeudi 18 octobre 2007

In memoriam Lady Jaye


voici le texte publié sur les sites web de Genesis P Orridge et de PTv3:

"Genesis Breyer P-Orridge and her reactivated Psychic TV aka PTV3 are terribly sad to announce the cancellation of their November North American tour dates. This decision is entirely due to the unexpected passing of band member Lady Jaye Breyer P-Orridge.

Lady Jaye died suddenly on Tuesday 9th October 2007 at home in Brooklyn, New York from a previously undiagnosed heart condition which is thought to have been connected with her long-term battle with stomach cancer. Lady Jaye collapsed and died in the arms of her heartbroken "other half" Genesis Breyer P-Orridge. Being overwhelmed by the enormity of their loss, Genesis and the other surviving band members of Psychic TV/PTV3 are not able to properly meet the demands of touring and performance. Obviously, her absence onstage , the conspicuous loss of her unique charisma, music and humour would be an unbearable emotional reality to confront night after night.

The group, who have been touring to promote their first studio album in 12 years, will announce future plans after an appropriate period of mourning."

Une triste nouvelle. Rest in peace Lady Jaye

mercredi 10 octobre 2007

Akron Family: Love is simple

Je suis supris moi même que la première chronique de disque sur ce blog soit consacrée au nouvel album des petits protégés de Michael Gira. La douce et efficace alchimie a opéré sur moi. Pour rappel les membres du groupe officient dans Angels of Light, formé par l'ex Swans.
Une entrée en matière avec un "love everyone" qui résonne comme le leitmotiv du disque que l'on retrouvera plus tard en clôture.
L'album se déroule ensuite dans la bonne humeur et une sorte d'innocence aux accents folk pop. On retrouve évidemment les influences 70's et un côté hippie qui pourrait déplaire à certains fans mais Akron Family nous livre cependant des morceaux complexes, déjantés voire bordéliques.
Je dois, comme beaucoup, souligner l'utilisation de nombreux instruments mais surtout le formidable travail du groupe sur les harmonies vocales.
On ressent très bien les élans fraternels et l'esprit positif qui nous sont envoyés par ces quatre pennsylvaniens.
Cet album sonne, pour moi, comme un véritable bric à brac de morceaux, tantôt intimistes, tantôt débordants d'énergie, proche parfois de l'hystérie fellinienne. Le groupe nous offre un travail remarquable au niveau de la composition et de la production. Un album riche qui est certainement le meilleur opus d'Akron Family.


Akron Family: Love is simple Coffret CD/DVD sortie le 17/09/07


dimanche 7 octobre 2007

Rob Mazurek et Sonic Boom à la Vapeur

Le samedi 29 Septembre 2007 à Dijon



Nous étions au rendez-vous et n'aurions voulu manquer pour rien au monde cette soirée à la Vapeur. Les concerts intéressants dans la région se font de plus en plus rares.
La soirée a débuté par le set de Rob Mazurek.
Je connaissais déjà ce musicien sans le savoir puisqu'il est membre des groupes Isotope 217 (que j'avais vu en concert au Pezner il y a quelques années) et Chicago Underground .
La musique de ce trompettiste est un savant mélange d'expérimentations électroniques et de free jazz. On se laisse aisément emporter dans un univers de sons concrets, de montées noise bruitistes et de jaillissement de cornet. Rob Mazurek utilise toute la gamme de sonorité de la trompette qu'il n'hésite par à réverbérer ou à envoyer dans d'interminables delay. Il sort de son laptop des boucles, nappes et micro-montages qui se mélangent sans difficulté à son instrument.

La soirée s'est poursuivie avec Sonic Boom.

Un concert long dans lequel on a vu le compositeur et expérimentateur mouiller la chemise.
Seul sur scène, Sonic Boom gère une multitude de dispositifs qui nous délivrent larsen, réverbérations, delay et sons psychédéliques. Trois guitares et une basses posées sur des amplis se sont mises à vibrer ensemble pendant plus d'une heure. Deux EMS Synthi AKS crachaient leurs sinus et oscillations. Sonic Boom, très concentré et parfaitement maître de son matériel, passait de dispositif en dispositif créant ainsi une alchimie qui a envoûté toute la salle.
De grands moments de musique planante et de sublimes montées nous laissent entrevoir le monde intérieur de Sonic Boom. Un concert très vivant durant lequel on a vu le musicien au travail comme un artisan qui cisèle les sons avec minutie et amour. Merci pour cette performance.

jeudi 4 octobre 2007

Le samedi 29 Septembre 2007



Nous avions l'intuition qu'il fallait aller voir la performance d'Alvin Lucier au Consortium avant d'aller au concert de Sonic Boom. Nous ne nous sommes qu'à moitié trompés.L'expérience sonore fut une nouvelle fois unique.

"I'm sitting in a room" relève plus à mon goût d'une recherche sonore que d'une véritable composition. L'auteur lit un texte court dans un micro. Les phrases sont enregistrées et ensuite rejouées dans une sono. L'ingéniosité d'Alvin Lucier tient dans le fait qu'à chaque fois les mots sont réenregistrés dans la pièce et que cette nouvelle prise de son efface la précédente.
Certaines fréquences, les fréquences résonantes de la pièce nous dit-on, sont renforcées. Le son de la voix d'Alvin Lucier disparaît petit à petit laissant place aux résonances de la salle de concert qui s'amplifient elles même. J'avais déjà écouté le résultat sur disque. Au bout de 45 minutes, on entendait une sorte de magma sonore avec des volutes aigues qui jaillissaient dans tous les sens.
Au consortium, le rendu de l'expérience a été beaucoup moins spectaculaire. On peut alors s'interroger sur l'acoustique de la salle ou sur la durée de "diffusion/enregistrement".
Même si l'on reste sur sa faim quand on est fan de Merzbow et Daniel Menche, l'intérêt pour cette performance demeure entier.

mardi 2 octobre 2007


Vendredi 28 Septembre à Dijon

Céline,Christian et moi avons assisté au concert de l'ensemble Zeitkratzer au théatre des Feuillans. Au programme, quatre pièces de musique contemporaine :

-Pendulum Music de Steeve Reich.

Quatre microphines ont été suspendus chacun à quelques centimètres d'un ampli de guitare. Les musisciens de l'ensemble Zeitkratzer lâchent en même temps les micros leur donnant ainsi un mouvement de balancement au dessus des amplis. On a alors pu entendre une série de larsen .La pièce s'est terminée lorsque les micros se sont immobilisés.

-New methods for circular brathing #2 de Jens Brand.

Un compositeur que je ne connaissais pas et qui crée la surprise de la soirée en nous donnant à entendre une pièce ambiante instrumentale qui m'a mis la chair de poule. Des vibrations de cordes, des sinus et des notes tenues qui ont enchanté mes oreilles. J'ai été très impressionné par la force développée par l'ensemble des instruments qui donne vie et puissance à la pièce.

-Critical Feedback-création de Reinhold Friedl:

-MetalMachineMusic part 4 de Lou Reed


Une re-orchestration surprenante de l'emblématique disque de Lou Reed. Les 4 morceaux du disque ont été transcrits sous forme de partition et adaptés pour un orchestre de musique classique. Le challenge était ambitieux et le résultat est plutôt convaincant. Seulement la partie 4 a été jouée. Nous avons pu ressentir toute la tension et la rugosité de cette oeuvre. Dommage que l'intégralité de cet album n'ait pas été présentée lors de ce concert. A voir maintenant sur disque.







La soirée s'est poursuivie par la performance de dj de Sonic Boom. Un mix inhabituel de morceaux rock psyché et de larsen trafiqués accompagnait les dreammachines. Le morceau de stereolab french disco joué à pleine puissance et subtilement distordu par notre dj a marqué cette expérience sonore inédite. Un grand bravo à Sonic Boom.